L’époque est au retour de la guerre de haute intensité. Et, en même temps que l’ampleur tragique des pertes humaines, des dommages environnementaux de masse sont documentés en direct en Ukraine et à Gaza. Au-delà du spectacle des désastres, peut-on penser la guerre avec les outils de l’écologie ? Que nous apprend l’histoire environnementale des conflits mondiaux ? Que reste-t-il aujourd’hui de l’héritage des luttes écologistes antimilitaristes de la guerre froide ? Comment, enfin, le réarmement global menace-t-il notre capacité à contenir le changement climatique ?

Les dépenses militaires mondiales ont atteint 2 718 milliards de dollars (environ 2 370 milliards d’euros) en 2024. Une dixième année de hausse, touchant en 2024 tous les continents, souligne le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), qui compile ces données depuis 1988. Et la tendance, qui fait les affaires des industriels de l’armement, semble s’accélérer, avec une augmentation de plus de 9 % entre 2023 et 2024.

Qu’il soit la victime collatérale des affrontements, l’enjeu principal de rivalités, ou parfois transformé en arme de guerre, l’environnement est souvent enrôlé dans les conflits humains. Au prix de destructions dont les effets mortifères perdurent après la cessation des combats. Retour sur les impacts écologiques de six guerres actuelles.

L’industrie agrochimique et la guerre, deux faces d’une même pièce ? Si les deux conflits mondiaux ont indéniablement accéléré le développement de la chimie industrielle, celle-ci a su profiter de chaque invention militaire pour étendre son emprise. De la poudre à canon aux pesticides, Socialter se penche sur les origines de cette alliance lucrative.

Après la poudre à canon et l’arme nucléaire, les armes autonomes seraient la troisième révolution de l’histoire de l’armement. Leur apparition sur les champs de bataille il y a quinze ans et leur prolifération soulèvent de nombreuses préoccupations éthiques, juridiques et géopolitiques tant elles bouleversent les rapports de force et les modalités de guerre. Et les négociations quant à leur possible régulation, entamées il y a plus de dix ans, patinent…

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L’industrie militaire française se porte bien, avec plus de 21,6 milliards d’euros de commandes en 2024. Et, malgré les dénégations du gouvernement, des informations montrent que le matériel français contribue aux attaques à l’encontre de civils dans des zones de conflits (Israël, Yémen, Ukraine). Difficile pourtant de savoir avec précision comment circulent ces armes et à quelles fins elles sont utilisées en raison d’un manque crucial de transparence. Si ce n’était grâce aux enquêtes de certains médias tenaces. Rencontre avec Ariane Lavrilleux, journaliste d’investigation et rédactrice en chef adjointe de Disclose, dont les articles sur les ventes d’armes françaises ont créé des remous très politiques.

Alors qu’une commission de l’ONU vient de conclure à un génocide à Gaza, la vieille tradition antimilitariste des dockers européens – née pendant la guerre d’Indochine – ressurgit. Malgré la répression et la privatisation des ports, les travailleurs misent sur l’union pour entraver le commerce mondial des armes.

Antimilitarisme et écologie politique cheminent ensemble de longue date : retour sur trois personnalités incontournables qui ont, toute leur vie, dénoncé la guerre et ses thuriféraires.

L’historien canadien Quinn Slobodian, auteur du très remarqué Capitalisme de l’apocalypse (Seuil, 2025), exhume dans son dernier livre les racines de la nouvelle extrême droite incarnée par Donald Trump et ses affidés. Un mouvement né de l’alliance inattendue entre libertariens radicaux et conservateurs religieux, réunis autour d’une pseudo-science des inégalités.

Les sous-sols philippins regorgent de métaux critiques convoités par l’industrie minière. Sous prétexte de la transition énergétique mondiale, les gouvernements se font complices de cette nouvelle « ruée minière » qui détruit les écosystèmes locaux pour satisfaire les besoins des pays du Nord global. Mais l’archipel résiste, comme en témoigne la lutte acharnée des habitants de l’île de Sibuyan.

Entre crise de l’acier et doutes stratégiques, ArcelorMittal, numéro un de la sidérurgie en Europe, recule sur sa décarbonation. Une alerte inquiétante pour l’avenir du secteur, alors que l’Union européenne tarde à donner à son industrie les moyens de sa transition climatique.

Répression, surveillance, mépris social… Dans sa nouvelle chronique pour Socialter, la journaliste Salomé Saqué (Blast) décrypte la stratégie du pouvoir face à la colère montante des Français : entre blindage sécuritaire, cynisme assumé et réformes antisociales, comment l’État prépare-t-il le terrain pour étouffer la révolte ?

Jadis symbole d’exotisme miniature, la tortue de Floride importée en France depuis la fin des années 1980 est devenue aujourd’hui un bouc émissaire, accusée de nuire à nos tortues d’eau douce autochtones.

Méconnu du grand public, ce métal aux usages millénaires est désormais prisé pour la transition énergétique et l’armement. Depuis 2024, son prix explose sous l’effet de la demande et des restrictions d’exportation imposées par son premier producteur, la Chine.

Dans le Haut-Languedoc, Francis Zaragosa a perdu le pays de cocagne dont il faisait son miel. Longtemps à l’abri des fléaux de la plaine, ses abeilles souffrent de plus en plus des effets de la sécheresse et des parasites qui prospèrent sur leur faiblesse.

Grand classique du répertoire d’actions féministes depuis le XIXe siècle, le collage s’est réinventé par le biais de la lutte contre les féminicides. Marquer symboliquement un territoire, soutenir les victimes ou encore interpeller les institutions : quel est le pouvoir protéiforme du collage et comment irrigue-t-il d’autres luttes ?

Le 4 décembre 2024, Brian Thompson, PDG d’UnitedHealthcare, était abattu à Manhattan. L’acte aurait été commis en représailles à la violence du système inique des assurances de santé aux États-Unis1. Le suspect, Luigi Mangione, est rapidement devenu une icône pour des milliers d’États-Uniens ayant fait face à un refus de soins. En prenant ce fait divers comme point de départ dans son essai Saint Luigi. Comment répondre à la violence du capitalisme ? (Les Liens qui Libèrent, 2025), Nicolas Framont, sociologue et rédacteur en chef de Frustration Magazine, interroge plus largement le recours à la violence physique et politique dans les mobilisations sociales. Entretien.

Depuis 2023, la ferme du Turfu défend un modèle d’agriculture qui ambitionne de concilier bien-être paysan et production locale pour l’aide alimentaire. En misant sur un modèle coopératif, les membres entendent gagner en autonomie et assurer des revenus justes aux maraîchers.

Les nouvelles techniques de manipulation génétique des plantes suscitent l’engouement chez les promoteurs de la biofortification. Une approche censée lutter contre certaines formes de malnutrition qui ne fait pas l’unanimité.

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Journaliste, première femme à diriger un quotidien, Séverine (1855-1929), de son vrai nom Caroline Rémy, a été une figure marquante des luttes sociales de la Belle Époque. Éprise d’idéaux libertaires, elle avait à cœur de mettre sa plume au service des plus faibles.