Le 9 décembre 1984, Félix Tiouka, alors président de l’Association des Amérindiens de Guyane française (AAGF) et membre de la communauté Kali’na, prononçait un discours qui devait faire date. Il exigeait des autorités françaises la reconnaissance des droits des peuples amérindiens de Guyane, leur autonomie politique et la restitution de leurs terres. Mais ce n’est que trente-trois ans plus tard, au printemps 2017, que sera enfin prise la décision de rendre ces terres, au terme d’un conflit social sans précédent dans ce territoire d’outre-mer.
Reportage issu de notre hors-série « Ces terres qui se défendent », disponible en kiosque et sur notre boutique.
Au départ, cette lutte, née de la jonction de différents mouvements guyanais, exprime surtout le « ras-le-bol » d’une population ultramarine délaissée par l’État, en revendiquant une amélioration de l’accès aux soins et à l’éducation, l’augmentation des salaires et une meilleure sécurité. À cette revendication d’une égalité réelle se sont ensuite ralliées diverses composantes de la société guyanaise pour former le Kolectif Pou-Lagwiyann Dékolé (KPLD,...