A compléter

Sombre année pour le solaire et l'éolien

Cela fait maintenant trois années consécutives que le nombre de raccordement d'installations éoliennes et photovoltaïques au réseau électrique national diminue, et ce de façon drastique.

Le Commissariat Général au Développement Durable a publié fin août 2013 les chiffres des raccordements pour les deux premiers trimestres, qui confirment cette tendance. Les raccords du parc éolien ont ainsi été 26 % moins élevés au second trimestre 2013 par rapport à l'année précédente, déjà pointée du doigt comme difficile pour la filière. Le cas du photovoltaïque est plus critique encore, en enregistrant une baisse de 73% des raccords par rapport au premier trimestre 2012, selon le dernier baromètre éolien-photovoltaique du Commissariat.




Le Syndicat des Énergies Renouvelables (SER) indique pourtant avoir interpellé les pouvoirs publics depuis plus d'un an, inquiet de « ne pas pouvoir atteindre les objectifs 2020 ». Fixés lors du Grenelle de l'environnement, ces objectifs projettent de produire 23 % d'électricité par énergies renouvelables (contre 12 % en 2012 selon les projections de l’INSEE). A ce titre, la filière éolienne terrestre devra produire 19 000 mégawatt (MW) en 2020. Mais pour atteindre ce niveau, il faudrait aujourd'hui un rythme de croissance de 1 400 MW annuels de raccordement au réseau. Or, au 30 juin 2013, le Réseau de Transport de l’Électricité comptabilisait 7 821 MW raccordés en métropole et Outre Mer, soit une hausse de 3 % par rapport à 2012, ce qui reste relativement faible par rapport aux taux de croissance à deux chiffres du début des années 2000.

En janvier 2012, le SER pointait une forte baisse des raccords dans son Livre Blanc. Le syndicat s'inquiétait des blocages réglementaires, de « la multiplication des démarches administratives », ainsi que des nombreux recours déposés contre les parcs et les « Zones de Développement de l’Éolien » limitant la croissance régulière des installations. Mais la baisse des raccords peut également s’expliquer par les difficultés de financement et par le manque de capacité d'accueil des réseaux électriques existants.

En janvier 2013, Jean-Louis Bal, président du SER, s'inquiétait que le rythme annuel de croissance des deux secteurs ne représente que 54 % de ce qui permettrait d'atteindre les objectifs du Grenelle. A un tel rythme, et surtout au vu de la baisse dramatique de la croissance du photovoltaïque, ce sont les fermetures de site qui menacent le secteur. En mars 2013, le groupe Bosch avait ainsi annoncé la fermeture de sa filière photovoltaïque en Allemagne, qui menace à court terme 200 emplois sur le site de Vénissieux dans le département du Rhône.

Pour répondre à cette situation critique, le SER propose un plan de relance des énergies renouvelables, comme l'a indiqué son président dans un communiqué paru cet été.

 

 

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