Où ? Si l’on se pose la question, c’est que l’on n’est peut-être pas étranglé par l’urgence. Se demandentelles « où ? », les femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles, après un an et demi de grève contre le groupe Accor ? Et les 863 ouvriers de Bridgestone à Béthune quand ils apprennent, le 16 septembre par un simple message vidéo, que l’usine ferme ? Et les bénévoles à bord des bateaux partis secourir les migrants en Méditerranée ? Mais se demander où militer, c’est aussi reposer la question du sens de sa présence dans un groupe ou dans une lutte. Car militer, c’est « combattre », « lutter » (militare). « Participer de manière active à la propagation d’une idée, d’un mouvement, selon le Larousse, s’engager pour une cause. »
« Comment vivre et se mobiliser avec ou malgré la conviction qu’une forme d’effondrement s’annonce, ou qu’une forme d’effondrement est en cours ? », interroge Luc Semal dans Face à l’effondrement (1). En quoi l’anxiété climatique tétanise et quand pousse-t-elle à agir ? Quoi de plus urgent et collectif que de limiter le réchauffement de la planète ?, s’époumone la « génération climat » qui, depuis la COP 21 dont elle a émergé il y a cinq ans, a vu grossir ses rangs et porté sur le devant de la scène de jeunes figures de proue comme Greta Thunberg (Suède), Anuna De Wever ou Adelaïde Charlier (Belgique)… « Leur niveau de connaissance est tellement supérieur à celui que j’avais au même âge ! », admire Marie...