Imaginez le problème : vous êtes Total Énergies, Shell ou le raffineur chinois Sinopec, et certaines régions du monde commencent à bouder vos combustibles pour cause de transition écologique. Auprès de qui allez-vous écouler vos barils de pétrole et vos tonnes de gaz (de schiste) ? Un produit miraculeux pourrait vous sauver la mise. Un matériau auquel la planète entière est accro, qui tente de se faire passer pour un allié de l’environnement et peut vous rapporter gros. J’ai nommé : le plastique.
Remontons la chaîne de fabrication. La majorité du gaz naturel ou du pétrole extrait du sous-sol peut être transformée en combustible. Mais une partie subsiste sous forme de « sous-produits » : le naphta pour le pétrole, et des gaz comme l’éthane pour le gaz naturel. Des déchets ? Que nenni ! La pétrochimie entre en scène pour valoriser ces hydrocarbures de deuxième catégorie. Une bonne partie deviendra des pesticides ou des engrais, et le reste de la matière plastique, entre les mains expertes de géants comme ExxonMobil, Borealis ou Ineos. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le secteur de la pétrochimie engloutit déjà 12 % du pétrole mondial, sans parler du gaz ou du charbon.
Combustible sous forme solide
« Le plastique, c’est du combustible fossile sous forme solide, résume Andy Gheorghiu, de la coalition Break free from plastic. L’industrie plastique soutient l’un des secteurs les plus polluants...