À l’automne 2015, alors que les feuilles commencent à tomber sur les collines verdoyantes du Pays basque, un message d’alerte arrive dans la boîte mail du Collectif des associations de défense de l’environnement (Cade). Des militants bretons préviennent qu’une petite entreprise nommée Sudmine a déposé un permis de recherche minière sur 126 km2 couvrant onze communes autour de Cambo-les-Bains. L’objectif : prospecter pour de l’or dont les gisements avaient été exploités dans la région depuis l’époque des Tarbelles, population autochtone antérieure aux Romains.
Éditorial issu de notre hors-série « De la lutte à la victoire », en kiosque, librairie et sur notre boutique.

Sudmine présente alors son projet sous ses plus beaux atours : une mine « écologique », produisant de l’or en « circuit court » à destination des artisans locaux. Un discours séduisant, empruntant habilement aux préoccupations contemporaines sur la relocalisation et la soutenabilité. Mais les militants du Cade et de l’association Stop Mines, bientôt constituée pour coordonner la résistance, savent que là où se trouve de l’or, se trouve aussi souvent de l’arsenic, et que les déchets miniers, exposés aux intempéries, risquent de contaminer durablement les sols et les cours d’eau.
Plus inquiétant encore, le « droit de suite » inscrit dans le Code minier français signifie qu’une fois l’autorisation de recherche accordée, il...