Pour qui sait voir, le système agro-industriel est à bout de souffle. Pollutions multiples, disparition des paysans et désertification des campagnes, nourriture empoisonnée, sols appauvris, accaparement des terres et de l’eau… et tout cela pour produire environ un quart de la nourriture consommée dans le monde, avec l’essentiel des ressources. Au contraire, l’agriculture vivrière ou paysanne n’utilise environ qu’un quart des terres cultivées et 20 % de l’eau agricole, et produit 70 % de la nourriture mondiale(1).
Article à retrouver dans notre hors-série « Décroissance : Réinventer l'abondance », disponible en librairie et sur notre boutique.

Quant au financement de la recherche, l’essentiel va aux manipulations génétiques, à la chimie lourde, au big data et à l’intelligence artificielle, à la robotique et aux nanobiotechnologies, dessinant ainsi l’agriculture de demain. Presque aucune ressource n’est consacrée aux « préparations naturelles peu préoccupantes » comme les purins d’ortie, de prêle ou de consoude. On en compte pourtant des centaines, qui pourraient avantageusement venir remplacer les pesticides, dont la consommation continue pourtant d’augmenter malgré toutes les alertes sanitaires et écologiques.
À l’heure où des centaines de millions de personnes dans le monde ne mangent pas à leur faim, y compris dans les riches pays du Nord, il paraît indécent de parler de décroissance. Mais le problème...