«Nous assistons à un exercice de liquidation en règle de nos protections écologiques et sociales », alertent 34 députés du groupe écologiste et social dans une tribune au Monde le 18 avril dernier. En quinze ans, écrivent-ils, pas moins de « dix lois » auraient participé à ce qu’ils qualifient de véritable « backlash écologique » (retour de bâton, NDLR). La loi dite de « simplification » visée par la tribune est un « euphémisme poli pour “dérégulation” et “régression du droit de l’environnement” », dénonce pour sa part France Nature Environnement (FNE), qui a publié récemment le bilan de quinze années de prétendues « simplifications » du droit de l’environnement. Du secteur agricole à la transition énergétique en passant par la loi « anti fast-fashion », plusieurs textes actuellement en discussion affichent des mesures clairement anti-environnementales.
Article de notre n°70 « Qui veut la peau de l'écologie ? », en kiosque, librairie, à la commande et sur abonnement.

Comment analyser ce backlash ? Est-il vraiment dû, comme le soutiennent les responsables politiques de droite et d’extrême droite, à un retournement de l’opinion publique contre des normes écologiques jugées trop contraignantes au quotidien ?
Des chercheurs comme Lucien Thabourey montrent en réalité que ce backlash dans le champ législatif est l’aboutissement d’une mobilisation de longue haleine, menée...