L’usine marémotrice du Mont-Saint-Michel

La France des « Trente Glorieuses » a besoin d’énergie. Elle a aussi un faible pour les grands projets d’ingénierie, audacieux et spectaculaires. L’usine marémotrice de la baie du Mont-Saint-Michel aurait été de ceux-là. Imaginez une digue géante de 40 kilomètres allant de Cancale à Granville, équipée de 800 turbines capables de couvrir les deux tiers de la consommation électrique du pays. C’est le fantasme d’une nature harnachée et transformée pour satisfaire les besoins du productivisme.
Porté par Albert Caquot, ingénieur mondialement reconnu dans le domaine du béton armé, le projet n’est pas totalement chimérique à l’époque : une usine similaire voit le jour sur la Rance en 1966. De 1958 à 1976, les études se multiplient mais les coûts, les impacts environnementaux et les enjeux patrimoniaux autour du site ont finalement raison du projet.
Article issu de notre hors-série « De la lutte à la victoire », en kiosque, librairie et sur notre boutique.

Les autoroutes urbaines à Paris

Après 1945, la modernité est américaine, et nombreux sont les ingénieurs qui traversent l’Atlantique pour découvrir New York, Chicago ou Los Angeles. Dans leurs valises, ils ramènent une idée : les autoroutes urbaines, soit l’adaptation de la ville à la voiture, gage de fluidité et, peut-être, de sécurité. À Paris, un vaste maillage de huit radiales est imaginé au milieu des...