Bottes aux pieds et frontale vissée sur la tête, la petite équipe s’engage sur le sentier boueux. Le froid mordant qui règne encore sur la narse1 de Nouvialle en ce mois d’avril n’a pas dissuadé une quinzaine de curieux de venir découvrir les crapauds calamites, espèce emblématique et quasi menacée de cette zone humide du Cantal. La soirée s’annonce sous de bons auspices, déjà dans la nuit noire s’élève le chant nuptial des mâles réunis en chœur : des trilles émis par vagues successives audibles à deux kilomètres à la ronde.
Des nasses à vairons ont été placées quelques heures plus tôt dans les rigoles d’eau qui bordent le chemin, mais manque de bol, les mailles des filets n’ont capturé que des dytiques, des coléoptères aquatiques qu’Ewen, 10 ans, identifie au premier coup d’œil. La naturaliste qui mène l’expédition ne désarme pas : à pas de loups, elle progresse dans le sol gorgé d’eau pour mieux se ruer avec l’agilité d’un chat sur un crapaud calamite. Reconnaissable à son grand sac vocal, son corps verruqueux, sa ligne dorsale et sa pupille noire de jais sur fond d’iris jaune verdâtre, l’anoure piégé fixe sans broncher son public d’apprentis herpétologues, ravis.
Reportage issu de notre hors-série « De la lutte à la victoire », en kiosque, librairie et sur notre boutique.

Cette sortie « amphibiens » est une proposition du collectif Nouvialle pour sensibiliser la population locale à...