Services publics

Lucie Castets : « On ne peut pas construire un État fort face à la question écologique si on ne remet pas l’impôt au centre des débats. »

Photos : Antoine Seiter

Elle était le seul nom sur lequel les alliés du Nouveau Front populaire se sont péniblement mis d’accord après les législatives anticipées de l’été 2024. Désignée comme candidate au poste de Première ministre, Lucie Castets n’a finalement jamais gravi les marches de Matignon. Mais l’économiste et haute fonctionnaire veut continuer à incarner la possibilité d’une unité, indispensable selon elle, pour faire gagner la gauche, alors que les divisions entre le PS – travaillé par son aile droite, et les Insoumis, rassemblés autour de la figure de Jean-Luc Mélenchon – semblent à nouveau infranchissables. Avec Où sont passés nos milliards (Seuil, 2025), elle propose de remettre la défense des services publics et la réforme de la fiscalité au cœur du débat, au moment où le gouvernement exige de nouvelles coupes budgétaires pour réduire la dette publique.

Lucie Castets, on vous a découverte à l’été 2024 comme la candidate du Nouveau Front populaire au poste de Première ministre. Avant cela, vous avez été militante au sein du collectif Nos services publics. Pourquoi vous apparaît-il déterminant aujourd’hui de replacer ce sujet au cœur de la conversation à gauche ?

Défendre les services publics, c’est défendre le fait que chacun puisse accéder à la même chose, quels que soient ses moyens, son origine, son parcours… Ils incarnent l’expérience des valeurs de solidarité, de partage, d’universalité, dans le concret de nos vies quotidiennes. C’est pourquoi j’espère que les services publics pourront constituer une armature pour la gauche.

Il faut travailler en priorité à restaurer ce qui a été détricoté dans les années passées, notamment dans les secteurs clés de la santé et de l’éducation. Mais il est aussi nécessaire d’avoir une vision de long terme, et de se réapproprier certains types de services publics qui sont moins intuitifs à gauche, comme la sécurité et la protection, dans une acception large.

Quand les gens voient que ces services ne fonctionnent plus ou mal, que certains types de délinquance, comme le détournement d’argent ou l’évasion fiscale, sont moins sanctionnées que d’autres, cela renforce la défiance vis-à-vis de l’État et l’envie de se détourner des règles communes. À gauche, nous avons parfois un peu abandonné certains de ces sujets.

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