À première vue, on aurait du mal à dire que c’est une usine. Pas de va-et-vient de camions, pas de bruit de machines, pas de cris : en un mot, pas de travail. L’activité dans les grands hangars gris de l’entreprise GKN, à Campi Bisenzio, est à l’arrêt depuis le 9 juillet 2021.
Pourtant, les ouvriers sont bien là. Et ils ne sont pas seuls. À l’extérieur de l’usine, le 7 avril 2025 au matin, le public commence à affluer. Des barnums sont dressés et font office de bars, de restaurants, de stands de livres. Autour fleurissent de grandes banderoles barrées des mots d’ordre « occupiamola » (occupons-la) et « stop speculazioni » (stop aux spéculations) non loin d’un énorme drapeau palestinien. Le parking de l’usine grouille autant de visiteurs d’un jour que de soutiens de longue date. Une estrade montée pour l’occasion attend les intervenants, et le public s’installe pour la première table ronde de la journée.
Plus de 7 000 personnes se pressent pour participer à cette troisième édition du Festival de littérature « working class », comme on dit ici, c’est-à-dire de littérature ouvrière, organisé dans cette usine occupée depuis bientôt quatre ans et désormais « ouverte » à tous.
Reportage issu de notre hors-série « De la lutte à la victoire », en kiosque, librairie et sur notre boutique.

La lutte pour l’emploi se transforme rapidement
Pour comprendre comment cela a été possible, il...