Il est 11 heures du matin à Trois-Rivières, en Guadeloupe. Christian Anténor-Habazac se sert un verre au robinet. Un gros filet d’eau claire s’échappe de la bouche d’acier. La scène, si anodine en France hexagonale, peut sembler incongrue pour de nombreux habitants de Guadeloupe. Entre extrême vétusté et manque d’entretien, « le taux de perte sur le réseau est de 60 % en moyenne, pouvant atteindre 80 % sur certaines parties du territoire », indique un rapport de la Cour des comptes publié en 2023.
Sans compter la dégradation de la qualité de l’eau qui affecte tous les usagers, des plus chanceux – une minorité qui vit près d’un réservoir ou qui a accès à une citerne tampon – au commun des habitants qui, souvent, partagent la ressource en effectuant des « tours d’eau » selon les foyers. « Avec les problèmes sur le réseau, d’infiltrations, de chlordécone et compagnie, l’eau est polluée au départ », résume Christian Anténor-Habazac. Le temps de tester la qualité de son eau à l’aide d’un TDS meter – pour « taux de solides dissous », il permet de vérifier la pureté de l’eau –, l’ingénieur retraité fait glisser l’un des tiroirs à gauche de l’évier.
Article de notre n°70 « Qui veut la peau de l'écologie ? », en kiosque, librairie, à la commande et sur abonnement.

On y découvre un purificateur à osmose inverse, un système de filtration réputé pour sa grande...