Dans le delta du Rhône, au beau milieu de marais et de prairies verdoyantes, le gestionnaire public du réseau électrique RTE projette la construction d’une ligne à très haute tension (THT). 180 pylônes électriques de 50 mètres de haut traverseraient ainsi la plus grande zone humide d’Europe. La Camargue, célèbre pour ses flamants roses, abrite à l’année ou en période de migration près de 350 espèces d’oiseaux, dont certaines sont protégées au niveau européen : l’aigle de Bonelli, la grue cendrée ou encore le milan royal.
En dépit de l’incidence irréversible d’un tel projet sur l’environnement et l’avifaune, le chantier est défendu avec ferveur par l’État. Raison invoquée ? L’urgence de décarboner à bas coût la zone industrialo- portuaire de Fos-sur-Mer et de l’étang de Berre, responsable de près de 20 % des émissions industrielles de CO₂ en France.
Article issu de notre hors-série « De la lutte à la victoire », en kiosque, librairie et sur notre boutique.

Pour opérer la mutation de la zone ouest du grand port maritime de Marseille (GPMM), spécialisée dans la pétrochimie, la métallurgie et l’aéronautique à une cinquantaine de kilomètres de la cité phocéenne, l’État juge nécessaire la construction d’ici 2028 d’une liaison électrique de 400 000 volts sur 65 kilomètres. De quoi faire transiter 4,4 gigawatts, soit l’équivalent de la production énergétique de...