«Le retour du loup sinistre ». Ce n’est pas le nom d’un nanar, mais la Une du Time début avril. Le prestigieux hebdo met en avant une prouesse scientifique : la résurgence du Canis dirus, un loup disparu il y a dix mille ans, réapparu dans nos imaginaires à travers la série Game of Thrones.
Très vite, la presse et les réseaux sociaux s’emballent. Surtout que Colossal Biosciences, la start-up à l’œuvre derrière ce succès, n’en est pas à son coup d’essai. Depuis sa création en 2021, elle tente de faire revivre le mammouth laineux, le dodo et le tigre de Tasmanie (thylacine de son nom savant).
Article de notre n°70 « Qui veut la peau de l'écologie ? », en kiosque, librairie, à la commande et sur abonnement.

L’entreprise, dirigée par le biologiste George Church et l’homme d’affaires Ben Lamm, multiplie les interventions médiatiques. Ses importantes levées de fonds ont attiré près de 435 millions de dollars d’investissement, du monde de la tech aux banques d’affaires.
Figure de proue de cette entreprise de « désextinction », terme qu’elle promeut, Colossal n’est pourtant pas seule sur ce créneau. Des scientifiques de Harvard envisagent par exemple le retour du moa, cet immense oiseau de Nouvelle-Zélande. Aux États-Unis, la fondation Revive & Restore cherche à faire la même chose avec le pigeon voyageur.
La révolution CRISPR-Cas9
Derrière ces annonces flamboyantes se cache une petite révolution en cours...